Un forain de 1938 veut attirer la foule des fêtards vers sa tente, présentant des "phénomènes humains", pas aussi spectaculaires que les dessins des placards. Sur beaucoup de photos semblables, vous remarquerez que le responsable des billets est toujours installé plus haut que le public. Pourquoi ? L'homme remettant la monnaie à un client devait le faire en étant en position supérieure au client. Ce dernier était, conséquemment, plus bas et, neuf fois sur dix, il va prendre la monnaie, la déposer dans ses poches, sans regarder. Or, une règle foraine disait : ne jamais remettre la monnaie exacte, puisque le client, en position basse, ne le regardera pas. À la fin de la journée, cela faisait un certain profit, s'accentuant tout au long du séjour de la compagnie dans un lieu donné.
Accordéon, violon et guitare : nous sommes, je crois, en présence d'un trio de type folklorique ou de musique de cow-boy. cette idée rehaussée par les uniformes que portent les hommes. J'exclus le gros homme qui est face au seul microphone du lieu et que je pense être un animateur de radio. Une photo de 1939.
Métier de mìsère pour les jeunes garçons ! Il fallait aider la famille... Le nombre d'exemplaires me laisse croire qu'ils étaient au début de la journée. Ils posent devant une banque, sans doute un endroit idéal pour écouler quelques copies. Bien sûr, vous aurez noté la particularité physique d'un des garçons. Une photo de 1912.
Moment de douceur et de paix. Un instant d'enfance dont il se souviendra longtemps.
La famille Baptist, en 1890. John Baptist était un homme très riche de ma ville de Trois-Rivières, propriétaire de plusieurs scieries et concessionnaire de territoires de coupe de bois. Ce qui m'étonne avec cette photo : ils sourient tous. Sans blague, hein : les photos de familles bourgeoises de l'ère victorienne ont l'habitude d'être arides et sont prises dans des salons chics, et non le long de rails de chemin de fer.
La petite fille entre dans une taverne et supplie son père de cesser de boire. Vrai que la paternel semble très saoul... Curieux sujet pour une chanson, non ? Au 19e siècle, avec la vague du mélodrame, c'était permis ! Une feuille de musique de 1874.
La plage, au 19e siècle, n'avait rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd'hui. Elle était avant tout une fuite des odeurs étouffantes des villes. Il fallait prendre du bon air, mais ne surtout pas laisser le soleil faire des siennes, d'où la nécessité de porter des chapeaux, des ombrelles. Se baigner ? Très peu ! Mais on le permettait décemment aux enfants, qui pouvaient se mouiller les pieds. Les bons bourgeois présents sur la photo se préparent pour une sage aventure en barque.
Quel curieux véhicule ! Je crois qu'il servait à garder des produits au frais. Ce que la jeune femme a acheté me paraît être des bouteilles de sucre d'érable ou des délices laitiers, de la confiture. Le marchand parcourait les campagnes, offrant des produits de la ville aux ruraux. Ma certitude, pour cet aspect : notez, dans le coin gauche, la présence d'animaux aux champs. Une photo étonnante de 1929.
Le Bonhomme Carnaval couronne la reine de ce festival d'hiver de la ville de Québec, en 1957. Heureux bonhomme et vive la reine !
Fernandel, comédien de cinéma, prête une oreille ravie vers un 78 tours de marque Odéon. Le phono est un portatif. Prière de tourner la manivelle quand il vous accompagne à la plage !
Je me demande surtout combien de temps il leur fallait pour abattre ce gros arbre, considérant l'équipement dont ils disposaient. Plusieurs à la tâche, c'est certain ! De plus, il s'agit de bûcherons d'automne, car, au Canada, la plus grande partie du travail de coupe s'exécutait au cours de l'hiver.
Miniature, cette poupée ! Mais le plus beau trésor
de sa vie. La fillette présente aussi un impératif de son époque : porter un large ruban dans ses cheveux.
Une femme de 1923 a beaucoup de travail dans sa cuisine. Elle ne devrait pas vous étonner autant que l'ameublement. Notez aussi le système de branchements électriques, le long du mur.
Une superbe Oldsmobile, modèle 1922, trône dans cette vitrine, entourée de plantes vertes. Voilà qui a dû faire rêver les passants !
Je n'ai pas de date pour cette feuille de musique, mais ce qu'on y voit nous indique que c'est très ancien, peut-être de la décennie 1840. D'abord, la forme de la locomotive est plutôt étonnante. Les wagons ? Pleins de gens, avec une fanfare dans le premier. Le titre nous parler d'une excursion. Il pleut ! Tous les passagers se font doucher dans ces wagons sans toits ! Cliquez sur l'image pour mieux voir.
Une photo témoignage d'une réalité lointaine : le travail des enfants. Des lois étaient adoptées pour le réglementer, mais les patrons d'usines et de manufactures s'en lavaient les mains. Les pires endroits étaient les mines et, comme dans le cas présent, les filatures de coton, avec leur air vicié, les filaments de coton que les enfants respiraient. Cette petite fille, pieds nus, avait peut-être autour de 10 ans. Photo de 1909.
Une belle image colorée pour les spectacles de lanterne magique, le divertissement par excellence du 19e siècle. Vous aurez reconnu le Petit chaperon rouge.
Une rencontre de hockey enlevante, en 1904, avec des jeunes hommes portant des uniformes. Notez l'amoncellement de neige, tout au fond.
Une belle jeune femme de 1925, avec de très beaux vêtements et des caractéristiques typiques des années folles, comme les cheveux courts et le chapeau cloche. Ajoutons un chien pour la bonne cause.
Le temps de semer, je crois bien. Il y a déjà une grande partie du domaine qui en a profité. Travail rude, mais sans doute distrayant quand il se fait en famille. Une photo de 1925.
Un couple paysan, au début des années 1940, au moment où la photographie couleur prenait enfin son envol. La température était très nuageuse...
Un frère et une soeur posent avec un grand sérieux, dans un studio de photographe. Elle a sa poupée et le garçon tient un petit cheval. Le tout me semble parvenir de Russie.
L'une des plus belles rues du Québec, parce qu'elle a un aspect "Vieille Europe" qu'on ne voit pas souvent, en Amérique du Nord. L'église au premier plan est toujours là, je crois bien. La rue n'est pas plus large de nos jours. Cette photo date sans doute de la décennie 1870, car il n'y a aucun poteau, soit pour l'électricité ou soit pour le téléphone. De plus, ce type d'affichage est typique au 19e siècle. Il y avait tout de même beaucoup d'activité ! Vous noterez que les trottoirs étaient en bois.
Ne doutons pas que les photos et les dessins ornant les pochettes de disques représentent leur époque. Voici une pochette colorée pour ce 33 tours de 1957 du saxophoniste Dave Pell. L'idée est que Pell joue pour des étudiants d'un collège, d'une université. Alors, il a invité deux belles étudiantes à poser en sa compagnie et ces jeunes femmes sont profondément 1957 avec leurs coiffures, leurs robes et même leurs chaussures.
GASTON : Je ne peux pas, maman. Je suis en train de chercher mon sac de billes laissé ici hier. Demande à Robert.
Les États-Unis n'ont participé à la guerre 14-18 que deux années, mais ils ont chanté le conflit comme jamais on ne pourrait l'imaginer. Le schéma était très simple : pour les chansons de 1917, c'était "Allons-y, les gars !" Pour les chansons de 1918, c'était "Je m'ennuie de chez moi..." C'est le cas pour cette jolie feuille de musique, alors que le soldat lit une lettre qu'il vient de recevoir des siens et qu'il imagine sa grande ville, alors qu'il n'y a près de lui que les petites tentes de son campement.
Deux comédiens, maquillés en Noirs, arrivent dans une petite ville de la province canadienne de Nouvelle-Écosse, s'installent devant la salle de cinéma, où ils vont sans doute se produire la journée même, et pour attirer l'attention, leur ours est de première instance ! J'aime bien le regard de la femme, au premier plan. Une photo de 1922.
Une fillette de l'époque victorienne pose dans un studio de photographe, avec sa petite poupée de porcelaine (je crois). Sur ces photos, les enfants avaient toujours l'air très sérieux. Le tout étant exposé dans un salon, il fallait donner l'impression aux visiteurs que l'enfant était sage et "bien à sa place."
Une carte-postale de la gare de Rigaud, au début du 20e siècle. Un temps où les taxis étaient des voitures à traction chevaline ! Il me semble évident qu'il y a ici une mise en scène du photographe, car Rigaud était un petit village. Je doute qu'il y avait autant de passagers ! Alors, le photographe a demandé des volontaires pour figurer sur la carte. Ce grand convoi faisait aussi partie de la mise en scène.
Le milieu ma paraît pauvre, ce qui ne les empêche pas de sourire. Les deux aînés se partagent leur trésor de vélo, alors que la petite pieds nus préfère son chat. Mais où est le quatrìème enfant ? Regardez à la fenêtre... Une photo de 1939.